Méthanisation du lisier de porc, gaz de la souffrance
Bilan carbone et tricherie intellectuelle
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La méthanisation du lisier de porc améliore le bilan carbone de la production des porcs de seulement 7% environ1. Face au lourd impact environnemental de cette filière, cette avancée est très faible et ne contribue d’aucune manière à légitimer la production de masse de porcs. La promotion de cette méthanisation sert les intérêts économiques de la filière, mais le bilan prétendument favorable repose sur des conventions qui ne tiennent compte ni de l’impact environnemental réel de la production des porcs, ni des alternatives nettement plus favorables qui existent pour l’utilisation de la biomasse et l’usage des sols (en termes de nutrition, de biodiversité et de stockage de carbone).
Dans le système conventionnel la détresse des porcs qui produisent le lisier fait que dans l’engouement pour ce gaz de la souffrance la seule chose qui est rendue « durable » c’est la souffrance des animaux.
Jeanne Cadiou termine sa thèse2 sur la méthanisation dans le Grand Est ainsi :
« Pour conclure, notre analyse de la durabilité de la méthanisation souligne plus largement que l’enjeu du développement d’une méthanisation agroécologique se situe, avant tout, dans l’enjeu du soutien à la transition de l’agriculture. »
Nous devons rajouter et préciser : « … et dans le soutien à la transition de l’élevage. »