Espoirs...
|
Recherche-alibi, recherche absente, recherche absurdeLa recherche inutile
typique est celle qui compare deux systèmes d'élevage
dont on sait qu'ils sont mauvais tous les deux, par exemple des cages
à poules standard avec des
cages dites aménagées, voire même avec des
volières en bâtiment obscur à forte
densité de poules. Alors que la bonne question à
poser est celle-ci : "Comment je dois aménager ma
volière pour qu'elle fonctionne bien ?"
C'est la même chose pour les cages à lapins. Il ne s'agit pas de comparer des cages-tiroirs en grillage entre elles, mais de répondre à la question : comment structurer un logement pour répondre aux besoins de mouvement, d'occupation, d'interactions sociales et d'hygiène du lapin ? Comment est-ce possible que dans un pays d'élevage grand comme la France il n'y ait pas de programme de recherche qui travaille pour l'abandon du débecquage des poules pondeuses et qui accompagne les élevages ayant des poules aux becs intacts ? (Plus de la moitié des poules en Suisse ne sont pas épointées, et les taux de mortalité des poules sont plus faibles en Suisse qu'en France). Comment est-ce possible que la recherche française ne soit pas capable de proposer aux éleveurs des logements pour truies, en maternité, dans des cases paillées avec liberté de mouvement, sans fixation de la truie ? (Alors que de tels logements deviennent obligatoires en Suisse). Comment est-ce possible qu'un pays grand producteur de dindes et de canards ne se préoccupe pas de mettre au point des modes d'élevage acceptables, sans débecquage, respectueux des comportements naturels et de la santé de ces animaux ? Comment est-ce possible que dans un pays comme la France, la recherche constate certes la détresse du veau, respectivement du broutard sevré, mais ne franchit pas le pas pour mettre au point des systèmes d'élevage qui évitent cette détresse ? On voit arriver une course aux brevets concernant des séquences de génome en relation avec des caractères de "qualité" de la viande, pour conforter le marketing dans un contexte de marchés saturés. Vendre de la viande alors qu'il n'y en a pas besoin pour se nourrir ! Quelle en est l'utilité sociale ? Aucune. Est-ce que les élus, est-ce que l'Europe, peuvent se permettre de gaspiller l'argent (rare !) de la recherche sur de tels fantasmes, alors que l'humanité connait des problèmes et des questions bien plus brûlants pour un développement et une alimentation durables ? (problèmes brûlants que l'INRA prend en charge par ailleurs : alimentation humaine, pesticides, agriculture durable...) Le constat est que l'alimentation industrielle a rendu les animaux malades. Ce fait est une "justification" inépuisable pour des travaux de recherche qui mettent en avant l'objectif d'avoir des animaux (hyperproductifs) moins malades avec des aliments moins chers. Personne ne peut contester l'objectif d'avoir des animaux moins malades.... mais c'est pervers tout de même, tant que l'on ne remet pas en question la sélection et les méthodes qui rendent les animaux malades. Mais nous sommes sur le terrain des intérêts industriels, et pas dans l'utilité sociale. retour |
INRA de Tours :quelle motivation pour le bien-être animal ?
Il existe un programme européen sur le bien-être des poules pondeuses (http://www.laywel.eu/). On
trouve en tête de la participation française, pour l'INRA de Tours, Dr. Daniel Guéméné, qui dans des publications antérieures
(voir http://www.inra.fr/internet/Produits/PA/an2004/) a déjà clairement exprimé sa préoccupation par rapport à tout ce qui pourrait être préjudiciable pour le développement des filières avicoles. Ainsi il écrit en 2004 "À ce stade, l'omniprésence des associations de protection animale dans l'entourage immédiat, voire au sein même, des instances chargées de l'élaboration de cette réglementation et leur propension à l'activisme via des actions de lobbying et/ou médiatiques, le financement d'actions de recherche, etc.,conduit à s'interroger quant à leur impartialité et à leur degré d'implication en regard de leur représentativité réelle dans l'opinion publique. Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'une réglementation unique s'applique pour l'ensemble des pays, alors que différents génotypes ou modes de production sont utilisés par les producteurs." Ironie du sort ? C'est M. Daniel Guéméné lui-même qui se trouve vivement critiqué ("L'INRA au service du foie gras") pour la partialité, au service de la filière, de ses travaux sur le "bien-être" animal dans la production de foie gras. D'une manière générale, D. Guéméné plaide le relativisme génétique. Les besoins comportementaux des espèces domestiques seraient déjà très différents des espèces sauvages, et en plus les souches des espèces domestiques seraient différentes entre elles. Bref - il faudrait recommencer à zéro les études sur les besoins des animaux pour chaque nouvelle souche ?! L'homme effacerait l'héritage de l'évolution des espèces dans le cerveau des poules ? ces mécanismes qui sont à la base du fonctionnement des vertébrés ? Ceci est bien dans la logique de l'INRA de Tours puisque son chef de file, M.J-M Faure, enseignait déjà qu'il faut adapter les poules aux cages (oh si performantes). Une publication signée D. Guéméné suggère que des poules débecquées sont moins stressées que des poules intactes, et que les cages conventionnelles sont moins stressantes que les cages aménagées... Les résultats doivent certes faire réfléchir quant aux faiblesses respectives des systèmes et quant à la méthodologie utilisée. Mais la filière industrielle des cages batteries risque d'utiliser ces "résultats" au premier degré.
|