Que signifie la politique agricole pour la vie des animaux ?Menu
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Dans la nouvelle Loi d'Orientation Agricole le bien-être animal est oublié.
retourVoici l'impression que peut tirer un regard extérieur de la lecture de cette LOA : Elle valide la suradministration agricole et verrouille l'agriculture entre les mains des groupements, corporations, interprofessions, coopératives.... par lesquels passent les diverses démarches et les aides. La "démarche collective" est voulue et omniprésente. Or qui se bat contre toutes "contraintes" au niveau des pratiques agricoles ? Combien y a-t-il de cumuls de postes et de présidences dans les organisations des filières animales ? C'est en effet une solution de facilité pour l'administration comme pour toute la grande distribution (qui elle, est centralisée à l'extrême) d'avoir en face un seul interlocuteur qui représente de très grands volumes de production. Mais c'est aussi un abandon du pouvoir d'arbitrage quant aux règles du jeu, au profit des corporations, à l'abri de toute écoute et concertation de type démocratique. Or la manière d'élever des animaux et de produire notre nourriture concerne toute la société - qui par ailleurs paie la facture pour toutes les erreurs commises, pour être rassurée à grand renfort de campagnes de communication. "Parler d'une seule voix" peut certes être efficace pour certains rapports de force. Mais dans le contexte actuel ce n'est ni démocratique ni créatif. Le résultat est là. Mais il suffirait peut-être de quelques personnes et de quelque bonne volonté pour que tout cela évolue.... Dans la Loi d'Orientation Agricole, le foie gras est déclaré patrimoine culturel et gastronomique. Seul le parti des Verts a une autre idée de la culture. C'est une provocation du gouvernement en direction de la protection animale. Le lobby du foie gras a su manipuler les élus. Il a aussi su obtenir le report de l'interdiction des cages individuelles pour la période de gavage des canards. La barbarie à la française est (encore) gagnante.
Développement Rural - Programme 2007-2013 pour être informé sur le projet de Programme du Développement Rural http://www.agriculture.gouv.fr/spip/actualites.pdrh_a6265.html Ce projet est encore soumis à la validation par Bruxelles, d'ici mai 2007.
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L'Agriculture raisonnée a bénéficié de
moyens humains importants, pour construire un référentiel
et mettre en
place les critères de contrôle. C'est une démarche
qui a toutes les faveurs du gouvernement. Malgré des
actions de promotion considérables, peu d'agriculteurs
adhèrent.
retourAujourd'hui le gouvernement accorde 1000 € aux agriculteurs qui s'engagent. Les frais d'audit et de contrôle doivent en effet être subventionnés. Mais personne n'est dupe quant au peu de crédibilité du référentiel. Le but modeste du raisonné étant de permettre le référencement des produits auprès des grandes enseignes. Le raisonné reprend pour l'essentiel les obligations règlementaires. Il a même du mal à suivre le règlementaire, puisque la conditionnalité - qui n'est franchement pas exigeante ! - a semble-t-il déjà dépassé les exigences du raisonné. - Concernant les productions animales, le raisonné se concentre sur les aspects sanitaires de base et sur la traçabilité des animaux, de leurs médicaments, et de leur alimentation. Il y a certes un chapitre "bien-être animal". L'agriculture raisonnée entend par le terme 'bien-être animal' : "veiller au bien-être des animaux en respectant leur physiologie, en satisfaisant leurs besoins alimentaires, en aérant correctement leurs bâtiments et en les maintenant dans un état physique satisfaisant.". L'état corporel satisfaisant doit attester que leurs besoins alimentaires sont couverts. L'élevage industriel de masse, en claustration, est capable de le faire - son objectif étant de produire ! Il est vrai que si on prenait à la lettre le respect des besoins physiologiques, on pourrait bouleverser l'élevage industriel. Cependant il n'est pas question de donner une interprétation alternative. Le raisonné admet l'élevage industriel en claustration avec un grand nombre et une forte densité des animaux, pourvu que l'état sanitaire soit correct (ce qui devient un autre gagne-pain pour l'industrie). Il faut en effet un professionnel qui travaille correctement, proprement, mais le système en tant que tel a le droit d'être parfaitement inhumain. Il n'y a que l'exigence 76 qui sort de la banalité : "Lorsque les animaux passent une partie de l'année à l'extérieur, veiller à ce qu'ils disposent d'abris, naturels ou artificiels, pour se protéger des intempéries." Encore une exigence (légitime !) - qui ne va nullement gêner les éleveurs industriels ! Leurs animaux ne sortent pas. Exigence 77 : "Préserver l'intégrité physique des animaux" . Ce serait trop beau ! L'Exigence 78 nous remet les pieds sur terre : "Réaliser les opérations sur les animaux de type écornage, débecquage... seulement sur les animaux qui le nécessitent et conformément aux méthodes préconisées". Bref : on continue comme avant., la suppression de la douleur n'étant pas préconisée. Le raisonné prévoit un volet territorial qui est à définir par les Commissions Régionales de l'Agriculture Raisonnée (CRAR). Tous les espoirs sont permis quant à des efforts plus significatifs. Cependant tout semble s'orienter vers des déclarations d'intention (notamment au niveau des intrants), à en juger d'après les travaux de la Commission Régionale de l'Agriculture Régionale en Alsace. Pour l'Agence de l'Eau, ce serait une bonne occasion d'exiger des équipements pour éviter les fuites de produits phytosanitaires lors du remplissage et de la vidange des cuves. Pour ce volet territorial, il s'agit de choisir des enjeux. Le niveau d'exigence peut toutefois être peu élevé. Evidemment, le bien-être animal ne fait pas partie des enjeux. Par contre les nuisances olfactives en font partie. Le raisonné pourrait donc favoriser le traitement des odeurs des élevages industriels - sans changer le système. Par ailleurs le CRAR peut s'inspirer le cas échéant, des démarches de filières existantes, dont on connait (pour beaucoup) le désintéressement pour le bien-être animal. Bref, on est dans la valorisation de l'existant. Mais tous les espoirs sont permis.... et toutes les illusions. voir http://www.inst-elevage.asso.fr/html1/article.php3?id_article=1567
Ce sont des engagements volontaires des éleveurs pour mettre en
oeuvre essentiellement les bonnes pratiques sanitaires et de prophylaxie
que chacun devrait faire, de toute manière, ainsi que la
traçabilité (qui est aussi devenue obligatoire pour
tous). Le Registre d'elevage est d'ailleurs aussi obligatoire pour tous. La
Charte est certainement un outil de formation très intéressant.
D'ailleurs elle a un grand succès pour les vaches
laitières. Il est vrai que les laiteries sont
intransigeantes sur la qualité sanitaire.
retourLa crise de la vache folle a été un séïsme. Le traumatisme a déclenché un réflexe, celui de la traçabilité. C'était la réaction la plus rassurante, la moins douloureuse. Cela a permis de faire de réels progrès, indispensables. Mais il aurait fallu une remise en question beaucoup plus radicale.
En France, les programmes d'aides publiques aux bâtiments
d'élevage, au niveau national, ne tiennent pas compte du
bien-être animal. Le
point qui intéresse est la mise aux normes. Il n'est pas
question d'inciter à un "plus" pour les animaux. D'autres pays
par
contre mettent en place des systèmes d'aide
différenciés, où des bâtiments
particulièrement respectueux des animaux
bénéficient d'un meilleur taux de subvention. C'est
d'ailleurs ce que l'Union Européenne prévoit.
Source: Institut de l'Elevage Veau-Flash, 8 septembre 1998 (voir aussi que fait la science ?)Il y a aussi des aides de la part des collectivités territoriales. Ainsi, par exemple, le Conseil Général du Bas-Rhin aide les sorties d'exploitations soumises aux installations classées, dont les porcs et les volailles. http://www.bas-rhin.chambagri.fr/services_4.5.1.4.htm#aide. On se fiche de ce qui se passe pour les animaux, à l'intérieur, pourvu qu'il ait quelqu' insertion paysagère et quelqu' écran végétal. Veaux Après la directive européenne pour la protection des veaux, il a fallu mettre aux normes les bâtiments. Des aides Ofival et des prêts bonifiés ont été mis en place. Or ces aides ont pu financer autant de beaux systèmes confortables et spacieux sur paille, que des mises aux normes a minima (veaux en groupe sur caillebotis après 8 semaines de privation sociale). Aucune incitation a faire bien, à faire mieux, n'est affichée. Il semble d'ailleurs que les études de systèmes de référence ont été pilotées par des chercheurs qui auparavant avaient plutôt tenté de freiner la directive et qui avaient répandu l'idée que la litière paillée donnerait des ulcères de la caillette. voir le bêtisier Ruminants
Porcs et volailles
Il n'y a pas de programme national pour subventionner les bâtiments porcs et volailles en dehors de la mise aux normes pour l'environnement (voir ci-dessous).
retourC'est d'ailleurs franchement scandaleux qu'il n'y ait pas de programme national d'aide à la mise aux normes des bâtiments d'élevage en production d'oeufs alternatifs. Cette mise aux normes est en effet difficile pour les éleveurs - pour des raisons qui en partie sont scandaleuses en soi. Il n'aurait jamais fallu admettre des densités de 12 poules/m² dans les bâtiments. Il y a 20 ans déjà, on savait que les poules ont besoin de se percher... autant mettre des perchoirs tout de suite. On savait qu'elles ont besoin de picorer et de gratter ; pourquoi avoir admis des bâtiments avec des poules "au sol" qui ne disposent que de caillebotis et d'aucune litière. On sait depuis longtemps qu'une moindre densité signifie moins de stress et moins de picage. Par contre, les différentes normes en matière de parcours plein air semblent plus discutables et arbitraires. Quoi qu'il en soit, les difficultés économiques sont souvent bien réelles et démoralisantes. Il faudrait subventionner la mise aux normes, mais une bonne mise aux normes : profiter de l'occasion et accompagner l'éleveur vers un bon système et une bonne formation. Cependant les collectivités peuvent subventionner ces bâtiments, et peuvent chercher les cofinancements européens correspondants. C'est dans les quelques cas où des collectivités (Conseil Régional ou Conseil Général) soutiennent des démarches dites de qualité, que l'on peut trouver des exemples de financement de bien-être animal. C'est le cas pour le financement en Côte d'Armor du porc sur paille. La Région a subventionné la transformation de systèmes caillebotis en systèmes sur paille. Cette démarche a été limitée en fonction du débouché certes réussi, mais néanmoins limité, d'un porc label rouge engraissé sur paille. Il existe aussi des exemples d'aides aux poules pondeuses alternatives dans la Drôme. Les aides au titre de l'environnement contribuent à pérenniser l'élevage industriel.
Ironie du sort : c'est la mise
aux normes au titre de l'environnement qui draine des aides publiques
considérables pour le maintien et la consolidation de
l'élevage industriel dans ses expressions les pires.
C'est le cas des PMPOA , notamment pour les élevages de porcs. Les Agences de Bassin contribuent au financement de l'élevage industriel. Ce sont aussi les aides des Départements pour les bâtiments d'élevage : adduction des réseaux, intégration dans le paysage. Personne ne demande ce qui se passe à l'intérieur du bâtiment ! Par perversité, la limite de viabilité des élevages de poules pondeuses avait même été définie de telle manière par la profession, qu'un élevage en plein air label rouge n'aurait même pas été éligible pour certaines aides. Plan du site
retourCes aides peuvent soutenir les productions bovines, oviens et équines, s'il y a un projet de filière. voir http://www.office-elevage.fr/aides-nat/aides-nat.htm Il n'est pas question de bien-être animal. Il n'est certainement pas interdit de construire une filière avec un argument fort de bien-être animal - mais rien n'invite à le faire. L'arrêté du 6 juillet 2007 relatif à la mise en place de programmes d'assistance technique dans le secteur de l' élevage, introduit une notion de bien-être animal, parmi beaucoup d'autres objecitfs : Article 1 : " .... Les programmes d'aide à l'assistance technique visent à fournir aux éleveurs des conseils techniques ponctuels notamment autour des thématiques de la sécurité alimentaire, de la traçabilité, du « paquet hygiène », de la prévention contre les maladies animales, de la diminution des astreintes au travail, de l'amélioration de l'ergonomie du travail ou de la conception des bâtiments, du respect de l'environnement, du bien-être des animaux, de la segmentation des marchés, de la qualité.... " Il ne semble pas y avoir de restriction quant aux espèces animales concernées. http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=AGRP0756242A Les aides nationales à l'élevage comprennent une aide à la sélection. Cela soulève quelques inquiétudes
quant au bien-être animal : car rien n'oblige à en tenir
compte. Certes, il faut bien des critères de sélection.
Ces critères pourraient intégrer des critères de
bien-être et de santé et conduire à de réels
progrès en matière de bien-être. Un exemple d'un
tel progrès est celui des poules pondeuses dont la
sélection aujourd'hui s'oriente vers des souches moins fragiles
quant au picage et au cannibalisme.
Cependant dans la réalité, la 'valeur génétique' d'un animal est d'abord sa productivité. Et l'hyperproductivité devient difficilement, ou pas du tout, compatible avec le bien-être. On risque aussi de subventionner une adaptation génétique de l'animal aux qualités technologiques souhaitées, avec tous les excès et dérives que cela peut comporter. Par ailleurs on subventionne "l'utilisation de techniques innovantes (p.ex. la transplantation embryonnaire)...". Une impression désagréable se dégage : n'est-ce pas là l'oeuvre d'un lobby génétique dont le premier intérêt est de financer ses propres acteurs ? Il serait urgent de mieux encadrer ces critères de 'valeur génétique' d'un animal. Pas de sélection néfaste au bien-être ! D'ailleurs un certain nombre de recommandations de divers rapports 'bien-être' auprès de la Commission Européenne vont dans ce sens. Pourtant ils se vantent de leur compétitivité (pour aller de difficulté en restructuration...) ! Il ne faudrait pas pérenniser le systèmes des cages avec des aides, puisqu'il est démontré que les cages dites "aménagées" aux normes 2012 ne permettent pas de résoudre les graves problèmes de bien-être posés par les cages. Les aides doivent revenir aux systèmes à visage humain. Elles doivent justement contrer une distorsion de concurrence déloyale et déplorable de la part des "fermes de ponte" industrielles. Cette pression sur les prix casse les emplois, décourage les meilleurs, et freine l'innovation. Les systèmes alternatifs ont encore quelques défauts : erreurs de jeunesse, conseil technique peu motivé par le bien-être des poules. Justement, des aides pertinentes permettraient d'améliorer voire de perfectionner ces systèmes. C'est possible (contrairement au système cage).
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Il existe un quota de vaches allaitantes. Dans la limite des quotas
qu'il possède, chaque vache allaitante rapporte 250 € par
an à son éleveur. C'est une des rares productions qui n'a
pas du tout été découplée avec la
réforme de la PAC.
retourNul ne peut douter de l'intérêt de soutenir les agriculteurs des zones herbagères à pouvoir vivre - et vivre décemment ! - avec l'élevage herbager. C'est le domaine des vaches allaitantes. Cependant il y a un effet pervers. Certains agriculteurs gardent les vaches pour les primes, sans s'investir dans cette production. L'intérêt est d'avoir le plus de vaches à primes possible. Donc, en hiver, on les entasse, à l'attache, dans des étables inadaptées "d'un autre âge". Si on veut aider et pérenniser cette activité, il faut aller jusqu'au bout et donner les moyens, que ce soit en prix de la viande ou que ce soit en aides diverses, pour que le logement, le nombre, et l'état corporel des animaux, soient décemment défendables. Contrairement à ce qu'on pourrait penser et à l'image qui est donnée - ces vaches heureuses sur d'immenses prairies ? - l'élevage allaitant n'est, globalement, pas si idyllique. C'est une production qui vise pour l'essentiel l'exportation des broutards (veaux sevrés), dont environ 1,4 million sont ramassés par les camions italiens et espagnols, pour un engraissement intensif qui n'a plus rien à voir avec la prairie. Par ailleurs il n'y a aucune, mais alors aucune, raison de décréter que les zones herbagères de devraient pas produire du lait ! au pâturage ! Il faudrait donc, là aussi, des aides spécifiques. La prime à la vache allaitante devrait surtout être complétée de manière suffisamment attrayante par des aides à l'engraissement à l'herbe : afin de finir les animaux là où ils sont nés. Ce serait la base, le B A ba, du bien-être animal en région herbagère. La formation agricole fait largement l’impasse sur le bien-être animal.
Comment voulez-vous que des enseignants qui sont obligés à enseigner la production du foie gras, puissent intérioriser et exprimer des repères crédibles en bien-être animal ? En formation continue, le thème ne semble guère porteur. retour Après leur
création, certains CDPA n'ont plus siégé. Pour ce
qui est l'Alsace, cette approche a recommencé en 2007. Les
Comités de Protection et de Santé animale ont
été fusionnés. L'objectif est pragmatique : cerner
les problèmes et besoins, clarifier les responsabilités
(animaux errants, maltraitance...). Tout le volet de
l'information et de la sensibilisation du public et des professionnels
reste le domaine des associations.
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